J'ai trouvé ceci, qui est tout récent (bien frais, bien parisien, ça vient de sortir) :
La prestation de François Hollande hier soir durant l’émission traditionnelle d'entre deux tours animée par Laurence Ferrari et David Pujadas fut remarquable par la vivacité du débat qui eut lieu (ou du non-débat qui n’eut pas lieu, si l'on se rappelle le pronostic sceptique de ceux qui n'y croyaient plus, au coup du père François balaise tapi au coin du bois aux fraises). Nicolas Sarkozy, surpris, tâcha de rester stoïque, feignant d'être aussi serein qu’un cocker spaniel bâillant dans sa niche sous la pluie de critiques, incisives autant que chiffrées, exhalées avec verve par l'offensif candidat entrant. Cependant, mon attention était captivée par tout autre chose ; par quelque chose que mon penchant fétichiste n’avait encore jamais remarqué jusqu’à présent, lorsque, par mégarde, mon regard se posait sur le petit Nicolas. Quelque chose qui, je pense, est bien plus qu’un « simple détail » de l’histoire de ces présidentielles : Nicolas n’avait pas de boucles d’oreilles.
Non, lecteur : Nicolas, sâr cosy, n’avait pas de boucles d’oreilles. Pourquoi est-ce important ? Parce que, s’il est possible de lire dans les cravates comme on lit dans les lignes de la main, peut-être l'est-il aussi de lire dans les lobes. Entendons plus généralement que le corps d’un individu peut être lu, interprété, examiné, en ce qu’en lui, sur lui, grâce à lui, avec lui, se cristallise tout un ensemble de principes, maximes et habitudes qui caractérisent ce même individu. Bien plus, on peut même dire avec le Dr Tomatis [1] que « le schéma auriculaire, en tant qu'il est dépositaire de toute une vision du monde social, de toute une philosophie de la personne et du corps propre, a encore de bien beaux jours devant lui comme dépositaire du mystère masculin.»
[1] A. A. Tomatis et A. Garrel, "Lobe, cet inconnu", p. 240
En somme, rien de plus social que ce qui apparaît au premier abord comme le plus intime et personnel. Le rapport que chacun entretient à son propre corps n’est pas privé, mais au contraire public. Des goûts alimentaires jusqu’aux choix des pratiques sportives, en passant par la façon de parler, il n’y a pas un comportement, une manière d’être qui échappe aux règles des habitus corporels, qui caractérisent à chaque fois un monde social bien particulier, très spécifique. Une herméneutique du corps s’ouvre alors à l’observateur attentif, rendant possible une exégèse des rides, bosses, cicatrices, mais aussi des rognures d’ongles, peaux d’orange et autres culottes de cheval − le corps est un traître.
Concernant les boucles d’oreilles de Nicolas Sarkozy, elles brillent par leur absence. Ceci tient dans son cas à une impossibilité physiologique : ses oreilles ne sont pas percées. Nicolas Sarkozy n’a pas sacrifié à ce rite viril si caractéristique qui, tout comme la circoncision chez les peuplades primitives, est, pour la plupart des jeunes garçons qui se destinent à la politique, comme un passage obligé. Passage qui advient parfois très tôt : certains ne se souviennent même plus de la date où leurs lobes furent percés (avouons que, sauf en Iran, les cris persans se font rares en Eurasie) ; la décision en incombe alors souvent à une mère qui, avant même que son enfant sache marcher ou parler, choisit de le conformer aux codes esthétiques en vigueur sur l'oreiller. Pour d’autres, c’est une décision plus tardive, datant de l’adolescence ou de son sortir : la prise de décision se fait plus autonome, tantôt d'accord avec le papa, tantôt en rébellion contre lui.
Chez les Sarko, à l’évidence, le rite du perçage des oreilles au sortir du berceau était mal vu. Si j’en juge par des photos trouvées ici et là, le cas du petit Nicolas n’est en effet pas isolé: son grand frère Félix non plus n’en porte pas. En revanche il porte un anneau au nez. Mais ceci est un autre sujet.
Hou la la.......... J'ai lu pas mal de trucs sur ce sujet il y a bien longtemps...
Au sujet des oreilles, oui, je savais.... Mais j'ai lu des études surtout sur la forme du crâne, ainsi selon qu'il est bombé à l'arrière ou plutôt assez allongé verticalement, avec des "bosses" à des endroits précis peut révéler des qualités particulières ou des traits de caractère.... C'est ce qu'on appelle la "phrénologie.
Mais je ne me souviens plus du tout de quels bouquins il s'agissait........... Y a tellement longtemps.....
Heu moi tu sais, le morpho-trucs et grapho-machins, ça m'a toujours paru aussi fiable que l'astrologie et les prédictions de Paco Rabanne...
Alors y accorder du temps et de la lecture... Oui je sais, il faudrait procéder par élimination et avoir lu pour critiquer. Ben voilà, j'ai qu'une vie et déjà une pile de bouquins phénoménale en attente... ô désespoir.
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Bonjour !
J'ai trouvé ceci, qui est tout récent (bien frais, bien parisien, ça vient de sortir) :
La prestation de François Hollande hier soir durant l’émission traditionnelle d'entre deux tours animée par Laurence Ferrari et David Pujadas fut remarquable par la vivacité du débat qui eut lieu (ou du non-débat qui n’eut pas lieu, si l'on se rappelle le pronostic sceptique de ceux qui n'y croyaient plus, au coup du père François balaise tapi au coin du bois aux fraises). Nicolas Sarkozy, surpris, tâcha de rester stoïque, feignant d'être aussi serein qu’un cocker spaniel bâillant dans sa niche sous la pluie de critiques, incisives autant que chiffrées, exhalées avec verve par l'offensif candidat entrant. Cependant, mon attention était captivée par tout autre chose ; par quelque chose que mon penchant fétichiste n’avait encore jamais remarqué jusqu’à présent, lorsque, par mégarde, mon regard se posait sur le petit Nicolas. Quelque chose qui, je pense, est bien plus qu’un « simple détail » de l’histoire de ces présidentielles : Nicolas n’avait pas de boucles d’oreilles.
Non, lecteur : Nicolas, sâr cosy, n’avait pas de boucles d’oreilles. Pourquoi est-ce important ? Parce que, s’il est possible de lire dans les cravates comme on lit dans les lignes de la main, peut-être l'est-il aussi de lire dans les lobes. Entendons plus généralement que le corps d’un individu peut être lu, interprété, examiné, en ce qu’en lui, sur lui, grâce à lui, avec lui, se cristallise tout un ensemble de principes, maximes et habitudes qui caractérisent ce même individu. Bien plus, on peut même dire avec le Dr Tomatis [1] que « le schéma auriculaire, en tant qu'il est dépositaire de toute une vision du monde social, de toute une philosophie de la personne et du corps propre, a encore de bien beaux jours devant lui comme dépositaire du mystère masculin.»
[1] A. A. Tomatis et A. Garrel, "Lobe, cet inconnu", p. 240
En somme, rien de plus social que ce qui apparaît au premier abord comme le plus intime et personnel. Le rapport que chacun entretient à son propre corps n’est pas privé, mais au contraire public. Des goûts alimentaires jusqu’aux choix des pratiques sportives, en passant par la façon de parler, il n’y a pas un comportement, une manière d’être qui échappe aux règles des habitus corporels, qui caractérisent à chaque fois un monde social bien particulier, très spécifique. Une herméneutique du corps s’ouvre alors à l’observateur attentif, rendant possible une exégèse des rides, bosses, cicatrices, mais aussi des rognures d’ongles, peaux d’orange et autres culottes de cheval − le corps est un traître.
Concernant les boucles d’oreilles de Nicolas Sarkozy, elles brillent par leur absence. Ceci tient dans son cas à une impossibilité physiologique : ses oreilles ne sont pas percées. Nicolas Sarkozy n’a pas sacrifié à ce rite viril si caractéristique qui, tout comme la circoncision chez les peuplades primitives, est, pour la plupart des jeunes garçons qui se destinent à la politique, comme un passage obligé. Passage qui advient parfois très tôt : certains ne se souviennent même plus de la date où leurs lobes furent percés (avouons que, sauf en Iran, les cris persans se font rares en Eurasie) ; la décision en incombe alors souvent à une mère qui, avant même que son enfant sache marcher ou parler, choisit de le conformer aux codes esthétiques en vigueur sur l'oreiller. Pour d’autres, c’est une décision plus tardive, datant de l’adolescence ou de son sortir : la prise de décision se fait plus autonome, tantôt d'accord avec le papa, tantôt en rébellion contre lui.
Chez les Sarko, à l’évidence, le rite du perçage des oreilles au sortir du berceau était mal vu. Si j’en juge par des photos trouvées ici et là, le cas du petit Nicolas n’est en effet pas isolé: son grand frère Félix non plus n’en porte pas. En revanche il porte un anneau au nez. Mais ceci est un autre sujet.
Hou la la.......... J'ai lu pas mal de trucs sur ce sujet il y a bien longtemps...
Au sujet des oreilles, oui, je savais.... Mais j'ai lu des études surtout sur la forme du crâne, ainsi selon qu'il est bombé à l'arrière ou plutôt assez allongé verticalement, avec des "bosses" à des endroits précis peut révéler des qualités particulières ou des traits de caractère.... C'est ce qu'on appelle la "phrénologie.
Mais je ne me souviens plus du tout de quels bouquins il s'agissait........... Y a tellement longtemps.....
Heu moi tu sais, le morpho-trucs et grapho-machins, ça m'a toujours paru aussi fiable que l'astrologie et les prédictions de Paco Rabanne...
Alors y accorder du temps et de la lecture... Oui je sais, il faudrait procéder par élimination et avoir lu pour critiquer. Ben voilà, j'ai qu'une vie et déjà une pile de bouquins phénoménale en attente... ô désespoir.
Ça m'a l'air bien naze, entre Bourdieu et psychanalyse. Mais bon, moi je dis ça, je dis rien, hein...
Peut-être que les Pinçon-Charlot en ont causé dans un de leurs travaux en sociologie, mais sans garantie...
Ah, non, c'est vraiment de la phrénologie ou de la physiognomonie que tu cherches ? Mais c'est complètement bidon, ces trucs !