J'ai beau retourner le problème dans tous les sens... je suis dans l'impasse.
Ne sommes-nous révoltés que par "désespoir"?
Déprimant...
Update:Les "désespoirs" dont vous me parlez ne sont pas des "désespoirs" mais des "prises de positions idéologiques" que nous pouvons tous avoir sans que cela mène à une quelconque forme de révolte, à la limite à des "complots" ou des "putschs". Mais ce "sentiment" qui met des foules en marche... où se trouve-t-il si ce n'est en marge de tous les discours? Lorsque justement les mots n'ont plus aucun "pouvoir"... Vous me parlez de que vous aimeriez que soient les révoltes: un espace de dialogue éclairé, une dialectique idéologique où la vérité se détermine dans le juste et le vrai. Mais l'injustice nous la subissons tous les jours, nous levons-nous pour autant avec un goût de sang dans la bouche? Bah non. Alors?
Update 3:Et, subsidiairement parlant, si ce que je dis, contient ne serait-ce qu'un micron de vérité, alors il est possible de se libérer également des idéologies, en particulier celles se prétendant "révolutionnaires", en particulier celles d'extrêmes-droites qui vendent de la croyance, sortant les désespérés du désespoir pour construire un "futur politique", les éloignant donc de toute VRAIE révolte.
Marchands d'opium, je vous salue!
Update 5:@Clousulf et Ana: Et le sentiment d'injustice il vient d'où? Mais c'est chiant les petites étiquettes et les petites cases à la longue! Et pas d'accord, le désespoir est une lame de fond, l'injustice un truc quotidien. Et le désespoir s'il naît bien d'un sentiment d'injustice et d'impuissance peut également entraîner jusqu'à la "rupture", au dégoût du monde, tellement profond, que vivre dans ce monde tel qu'il est est insupportable. Alors deux options: suicide ou bien révolte. Le désespoir n'abrutit pas forcément les masses. Ce n'est pas une conclusion logique. Je ne vais pas vous citer Camus quand-même?
Update 7:@Ana: Encore une fois l’injustice peut être une des causes du désespoir mais pas de la révolte. Révoltes et revendications sont deux choses bien différentes. On ne se révolte pas "pour" une cause mais on en embrasse une en désespoir de cause, justement... Qui vous parle de révélation? Sauf si l'on considère les religions comme des autels construits par des désespérés dans l'espoir de retrouver un peu d'espoir. Et, dîtes-moi, vous avez déjà vu des primates se révolter? J'émets l'hypothèse que les révoltes se nourrissent de désespoir en marge de toute idéologie... En quoi cela est-il contradictoire d'avec une généalogie darwinienne de la morale, d'ailleurs?
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Exactement ce que disent les quristes plus haut, le sentiment d'oppression, la rage d'être soumis à la volonté d'autrui (surtout lorsque cela manque de subtilités), sont à mon sens bien plus prompts à provoquer un sentiment de révolte qui appelle une réaction contre la raison directe de cette révolte, ou du moins celle qui la représente, faute de mieux (c'est ainsi que dans les révolutions on observe bien souvent des règlements de compte entre voisins, salariés et patrons, employés qui représentaient l'autorité honnie etc...)
Lorsque employé, par le passé je me fâchais avec un patron, c'était toujours lorsque celui-ci exigeait de moi des choses que je n'acceptais pas de faire, et peu importe les conséquences!
Certains cèdent et d'autres se brisent, que se soit l'autorité ou le serviteur de l'autorité, c'est une épreuve de force.
Mais c'est aussi pour ça que la société est remplies d'amortisseurs de chocs, que se soient des aides sociales ou du divertissement bon marché, et ce afin que les gens aient le sentiment que le jeu n'en vaillent pas la chandelle, qu'après tout ils ont leurs petit confort même si ils doivent pour cela rester dans l'apathie: la population est achetée afin qu'elle se satisfasse de ce qu'on lui donne.
Aujourd'hui se révolter est illusoire tant que 1. l'oppression n'est pas manifeste, qu'elle reste subtile 2. Que la misère induite par l'exploitation des puissants sur les autres reste suffisamment contenue.
Construire une idéologie de révolte n'est opérant que dans un contexte insoutenable pour une portion considérable de la population car l'émotion qui induit la révolte est déterminante, non sa constatation intellectuelle qui reste par trop étrangère à l'action de la révolte elle-même.
Edit: Eh bien tu as déjà les réponses que tu cherchais... :)
On se révolte pour soi pas pour les autres Yam, si ceux qui se révoltent au même moment sont suffisamment nombreux, cela devient une révolution (sinon ce n'est qu'un soulèvement populaire, localisé, qui peut se réprimer rapidement). Si une injustice nous laisse froid ou si nous avons le sentiment que les instruments nous permettant de rediriger notre désir de justice suffisent (Justice, médias), il n' y aura pas de révolte, car l'émotion saura être canalisée par le système.
La révolte prend souvent pied dans les environnements où ces contre-pouvoirs sont absents ou défaillants...
L'idéologie révolutionnaire vise simplement à remplacer un système par un autre en utilisant la seule arme à sa disposition (étant forcément rejeté par le système combattu, donc sans les armes de ce dernier), la révolte populaire, hantise de toute forme d'ordre établi, afin de s'établir elle-même comme le nouveau système dominant.
Elle ne crée jamais les conditions de la révolte, elle peut les favoriser bien sûr, mais la graine de la révolte ne peut provenir que de l'incurie du système, de son incapacité à équilibrer son désir de contrôle et de gratifications à sa capacité à satisfaire/manipuler sa population.
Comme toute révolution achevée par la défaite de l'ordre ancien, le nouvel ordre s'empresse de mythifier et de s'emparer de tout les symboles héroïques ou positifs afin d'assoir sa légitimité aux yeux de l'Histoire.
Lorsque l'on se révolte on se révolte pour soi-même mais l'on suit tout ceux qui savent encourager notre sentiment d'injustice, colère, soif de revanche voir simple avidité... Les "vainqueurs" sont ceux qui réussissent à nous faire accroire que c'est grâce à eux que le peuple s'est révolté alors même qu'ils n'ont fait que profiter d'une opportunité.
La révolte en elle-même n'a pas de valeur idéologique (on ne parle pas des charognards qui en tirent profits), bien entendu, elle vient de l'inacceptable, de l'insupportable qui retire toute pensée construite dans l'action, laissant seule, un désir primal de briser symboliquement l'ordre qui nous contraint, ceux qui le défendent ou le représentent.
Et pour la dernière question:
Lol, vraiment subsidiaire! L'extrême-droite vend de la soumission par charretées puantes, et pas chères en plus! Cela on peut leur accorder, en tout cas jusqu'à ce que leur ordre nous retire jusqu'à nos droits les plus chers et les plus intimes, de penser, de disposer de notre corps, de se lier avec qui l'on souhaite ou de choisir librement la voie qui nous rend meilleur... ;)
Bien sûr que non, on peut être révolté parce qu'on est outré par un évènement ou une situation. C'est alors de la colère et pas de la désespérance dans ce cas là . . .
C'est surtout l'espoir d'une vie meilleure, de liberté, qui crée les révoltes. Le désespoir au contraire creuse les tombes!
non ,,!,,,c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase,,,,,,tout simplement ,,,,,,une étincelle et tout démarre,,,,,
La seule véritable cause ?
Non Yam !
Le désespoir est une des causes mais pas la seule qui conduit à la révolte.
L'espoir, lui aussi pousse à la révolte. L'espoir de tout changer...renverser les injustices.
L'Histoire en est témoin.
> ça dispense de longs discours.
Pas si déprimant que cela vu sous cet angle Yam, non ?
>«A l'instant où l'esclave décide qu'il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent.»
[ Gandhi ]
N'importe quoi, quand on est désespéré, on n'est pas révolté, on a juste envie de disparaître de la surface de la Terre. Le premier pas vers la révolte, c'est le sentiment d'injustice issu du sens moral commun, comme l'a si justement laissé entendre une Q/Riste de haut niveau dont le pseudo commence (et finit) par A.
@ Eh oui, elle est géniale non ? Des fois elle réussit à m'épater, et pourtant je devrais être vacciné (meuh).
Moi je dirais que c'est plutôt la première !
Non, je ne crois pas, mais tout dépend de ce que tu entends par « cause des révoltés » ! Le désespoir peut être un déclencheur, mais il ne l’ait pas toujours. Ceux qui meurent de faim devraient sinon …………
L’espoir est aussi pour certains un bon moteur ….
Par contre tu as tout à fait raison, le désespoir qui est un déclencheur est souvent récupéré par ceux qui eux révolté par une idéologie vont profiter du désespoir pour faire triompher leur idées
Non... quantité de révoltés et autres indignés le sont pour d'autres raisons..
citons parmis ces raisons ces quelque "travers" tellement humains....( et même chez des nantis bien portant jouissant d'un confort et d'une sécurité de loin supérieurs à cet "arrière monde" qui ne fait que les effleurer ).
En tête du peloton des révoltés :
-.Le sentiment d'injustice, très balaise ,ancré à mort..du maillot jaune de service ..suivi de ces coéquipiers immédiats
- l'envie, la convoitise,la jalousie..sous le maillot de la dignité offensé.suivi de
- L'égoisme, le narcissisme; l' égocentrisme ..suivi de..
- Le moralisme à la con tous azimuts, décliné en militantisme sectarisme religieux , idéologique , philosophique..des prêcheurs et donneurs de leçons...suivi de..
La suffisance, l'auto satisfaction et l'orgueil malmenés qui sans pouvoir s'affirmer pleinement souffre et s'essouffle...suivi de..et juste devant la voiture balai..
- La frustration, le manque, l'insuffisance sous le maillot de la volonté bafouée prête à en découdre malgré leur manque de moyens...
Et dans la voiture balai, les quelques victimes de l'esprit de compétition pleurnichant sur leur mauvaise fortune, leur "manque de réussite" comme il disent..et à les en croire proche du désespoir..
Mais jamais le vrai désespoir ne participa à ces mesquines envies et
nobles intolérances des l'indignations sélectives...
il est intolérable et révoltant pour.. bon ..disons des chauffeurs de bus d' être agressés violemment et parfois même mortellement pour certain d'entre eux, par un délinquant criminel, ce qui justifie largement à leurs yeux une indignation rien qu'à eux,et une grève massive et longue.. histoire de sensibiliser la population, les pouvoirs publics et tout l' tremblement..
Il est intolérable et révoltant, voire même indigne pour les usagers des TER d'être pénalisés et pris ne otage par un petit groupe qui les paralyse et les empêche d'aller bosser pour nourrir leur famille..
Mais alors.. les indignés, pour quoi pourraient-ils vraiment, noblement , dignement s'indigner.. pour quelle cause non entachée d’égoïsme primaire, qui non seulement ne les concernerait pas, ne les toucheraient pas de près ou de loin..mais risquerait en les poussant dans les retranchements de leur logique poussive de les affecter aussi bien dans la fierté de leurs idées et autres convictions foireuses, que dans leurs compte en banques, leur intégrité économique de " pseudo partageurs"...
Et ce n'est pas les exemples qui manquent et qui font les beaux jours de la CRISE monumentale de civilisation qui nous est donné de vivre..et de subir ...mais alors quelles indignations sans arrière goût douteux, quelles révoltes choisir..?..:-)
De fait, si on étudie un tant soit peut l'histoire de ces évènements, on s'aperçoit assez vite que les causes (si causes on peut réellement définir) tiennent à un sentiment d'injustice prégnant couplé à un ensemble des circonstances qui permet à ce sentiment d'être largement diffusé à tous les niveaux d'une société.
Quand ce sentiment atteint une masse critique dans la population, il en résulte l'équivalent d'une réaction en chaîne qui s'autoentretient jusqu'à épuisement du combustible. On atteint alors un état d'équilibre stable qui pourra bien sûr être remis en cause dans le futur selon les orientations politiques choisies, la perception de ces dernières par la population et bien sûr la survenue d'éléments étrangers au système considéré.
Bweeeh, vous n'allez pas nous parler de l'homme révolté comme de la vérité révélée ? Je me gausse...
Que cela vous plaise ou non, nous disposons semble-t-il d'un sens de la justice hérité de notre évolution qui découle de notre disposition d'animaux sociaux, et dont on peut même constater les effets chez nos cousins les primates :
http://press.princeton.edu/titles/8240.html
Ne venez donc pas nous estamper avec des considérations à la noix (de coco) dont les sources me paraissent bien douteuses et embrumées.