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En fait, le protestantisme était en train de s'imposer partout où l'autorité romaine lassait les populations, à savoir partout où le pouvoir royal cédait devant celui des Papes. L'Allemagne, terre d'Empire, a toujours eu le sentiment d'être saignée à blanc par ses empereurs obsédés par leur politique italienne ; l'Angleterre, pourtant très profondément catholique, avait des relations très étroites avec Rome, car les rois anglais étaient vassaux du Pape. En bref, chaque nation avait ses contentieux avec Rome, et toutes en avaient, pas seulement les anglo-saxonnes (la Tchéquie et la Pologne étaient aussi de vieilles terres de Réforme). D'ailleurs, la Réforme était une excellente affaire pour tous les princes, puisqu'elle leur permettait d'abolir les ordres monastiques et d'empocher leurs richesses, et de faire un clergé réformé payé par l'Etat et obéissant. Seulement, dans la première moitié du XVII°s, la Guerre de Trente Ans a fixé pour longtemps les frontières entre catholiques et protestants : les territoires des Habsbourgs ont été violemment purgés de leurs protestants, et les catholiques du nord de l'Allemagne ont été envoyés au sud. Les Réformés de Bohême, de Pologne, d'Espagne habsbourg, de France et d'ailleurs, ont été réduits par la persécution. C'est donc l'histoire et la politique des rois qui ont tracé la limite entre les deux confessions, moins que le tempérament des peuples anglo-saxons et scandinaves.

Parce qu'en France il y a eu ce qu'on appelle la révocation de l'édit de Nantes, ce qui a fait fuir pas mal de protestants...

C'était soit se convertir au catholicisme, soit prendre le premier bateau, soit être exécuté sommairement.

Je connais une thèse extremement interessante que développe Emmanuel Todd dans un de ses livres "L'invention de l'Europe".

L'idée principale du livre est de montrer l'importance du soubassement anthropologique a pu joué un grand rôle dans les modalités prises par les grandes évolutions historiques de l’Europe depuis la Renaissance : Réforme, formation des nations, industrialisation, « mort de la religion » et montée des idéologies (marxisme, fascisme, nazisme), jusqu’aux évolutions récentes.

L'auteur en conclut à un échec probable du projet d'unification europeen tel qu'il est aujourd'hui mené, puisque celui ci ne prend pas en compte ce "soubassement anthropologique" (il faut bien dire que pour l'instant le résultat de son analyse se révèle malheureusement tout à fait juste).

Emmanuel Todd place le soubassement anthropologique de l’Europe dans ses structures familiales, se basant sur des travaux antérieurs et suivant le type de rapport entre les parents et les enfants d'une part et les enfants entre eux et leur position par rapport à la polarité entre autorité ou liberalité, on détermine quatre types de famille.

Lorsque l'on superpose la carte antropologique de ces formes familiales et la carte de la répartition des religions, on obtient une identité presque parfaite et une explication qu'on peut qualifier de scientifique puisque réfutable contrairement aux différentes philosophies de l'Histoire qui , pour moi, n'ont de soubassement qu'idéologique, bien que pour certaines, elles se veuillent scientifiques...

J'avoue que j'ai lu ça il y a plusieurs années, mais je crois me souvenir que là où la structure familiale était plutôt libérale, le protestantisme s'était implanté, et à l'inverse là où la structure familiale était autoritaire, le catholicisme est resté largement majoritaire.

Si le sujet t'interesse tu trouveras sans difficulté le livre dans toutes les bonnes librairies (existe en poche).

Tous les livres d'Emmanuel Todd, qui s'était fait connaître en publiant 15 ans avant la chute de l'URSS, un livre décrivant exactement comment celle ci allait se passer (perestroïka,atomisation du pacte de varsovie, chute du mur de Berlin, tentative et échec du coup d'état militaire...), sont des bijoux, on en sort toujours avec l'impression d'être plus "intelligent" qu'avant l'avoir lu...;0)

Bonne journée !

@ Eorred:

C'est vrai que dans certains cas, ça pouvait être une conséquence politique.

Il me semble me souvenir que le chiisme anglican était purement politique, du au refus du pape d'annuler le mariage d'Henri VIII. Henri VIII n'avait pas d'héritier male et en avait besoin pour pereniser la dynastie des Tudor, mais sa femme qui était de la famille d'Espagne, et qui avait precedemment épousé le frère ainé d'Henri sans que le mariage fut consommé, n'avait eu qu'une fille qui avait survécu et une multitude de fausses couches...

Le Pape n'a pas pu acceder à la requête d'Henri car à ce moment là, il était "prisonnier" de Charles Quint à Rome et la femme d'Henri VIII était la cousine de l'empereur. Il voulait éviter de froisser son geolier...

Après la pacification d’Henri IV (ton héros, qui pensait que Paris vaut bien une messe) et la tolérance civile instituée avec l’édit de Nantes (1598),il y avait une période charnière pendant laquelle le statut des réformés est progressivement remis en cause jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV (1685), qui a poussé près de 200 000 protestants à l‘émigration. Il n'y avait pas de "chef sur terre", tandis que dans les pays anglo-saxons et nordiques le chef d'état, soit le souverain, était protestant. En voilà la grande différence -- et voilà la réponse à la question supplémentaire.

Le protestantisme est vraiment austère> le catholicisme a plus de joie de vivre>

Les rois des pays du sud ont pris plus rapidement le chemin de la répression de la reforme

Je te recommande une série historique sur le sujet, The Tudors. C'est bien plus qu'une histoire de religion...mais de pouvoir et de politique, et d'amûûûûûr!

Fais une recherche sur Henri Tudor et Ellen Boylen (mère d'Elisabeth I) Celui-ci renia la reine Catherine (mère de "Bloody Mary") pour épouser Ellen. Et à cette époque, rien ne se faisait sans l'autorisation papale, Henri Tudor passa outre...

Tu vas voir, c'est du Dallas...

Sans doute Rome et l'Eglise ont du déployer les grands moyens pour sauver ce qui pouvait encore l'être de leur mainmise sur les peuples Latins et leurs sous. C'est une einième guerre de religion et surtout de pouvoir (C. de Médicis y tenait particulièrement. C'est fou, d'ailleurs comme à cette époque on trucidait à tout va sous couvert de religion et de sainteté pour accéder au trône de France), qui n'a pas permis que le Protestantisme libéral s'implante.

Vous y avez largement contribué, Sire...

"Paris vaut bien une messe " !

C'est vrai que vous étiez mort, quand votre petit fils a tout cassé, pour cause de bigoterie excessive et d'obéissance aveugle au Pape !!!

parce qu'ils en avaient leur claque du catholicisme et de la france chouchou de rome..