J'ai lu dans un roman:

Telle une frêle coquille de noix, tantôt submergée tantôt flottante qu’un enfant pour s’amuser aurait jeté dans le caniveau après un orage, vacillante mais sans relâche poursuivant sa course vers le sud, la nef lutte contre les flots. Le capitaine se tient près du gouvernail. « Les Colonnes d’Hercule, le voyage sera bientôt plus calme. »

Dit-il au timonier, en se grattant la barbe. « Si la Tyrrhénienne n’est pas secouée par Eole. » Rétorque un passager téméraire, qui sans trop se préoccuper de la houle s’approche du bastingage. « Attention ! Hurle un matelot, holà! » L’homme, méprisant se penche un instant contre la balustrade de bois, d’un sachet il sort une poignée de sel, la jette à la mer en proférant je ne sait qu’elle singulière incantation. Une vague submerge le pont. Les navigateurs inquiets regardent le voyageur trempé. « Pas de cela ! » Le commandant empoigne le passager, le secoue violemment. « Dans votre cabine ! Vite ! Sinon je vous fait mettre aux arganeaux. » Jusque le doux rivage napolitain, la mer fut calme. Tous débarquèrent, le capitaine sitôt sur le rivage fut bien malade, prit de fièvre, en délire il trépassa en fin de semaine. De retour de France, le prince épuisé rend visite à sa soeur Francesca. Il semble méconnaissable, une chevelure arachnéenne et blanche, des rides, des habits poussiéreux, est-ce bien lui Raymondo, parti pour La Rochelle voici trois ans ?