Sans remettre en question ce que disait Ours, je voudrais ajouter un autre point de vue, à savoir l'état du monde.
Il faut se souvenir que l'économie de marché a longtemps été de "l'entre soi", quelques pays européens, les Etats-Unis bien sûr, le Japon et...c'est presque tout, australiens et néo-zélandais m'excuseront...Le reste du monde, c'était des tentatives socialistes totalitaires, quelques producteurs de pétrole et...le moyen-âge.
Tout d'un coup, au début des années 90, le monde prend les dimensions de la planète. Russie et Chine entrent dans la danse, entrainant derrière elles tous les autres pays. Vous allez me dire, qu'est-ce que cela a à voir avec les limites du libéralisme? Pas tout, certes, mais beaucoup...
Du jour au lendemain, les grandes entreprises américaines, européennes et japonaises se retrouvent avec d'immenses marchés à conquérir et réalisent que le plus simple sera de produire chez eux, avec des coûts de production beaucoup plus bas et des profits beaucoup plus hauts...
La classe ouvrière occidentale se retrouve donc en Asie...Et que deviennent nos ouvriers occidentaux, particulièrement les moins qualifiés? Il n'y a plus de boulot pour eux...Vous voyez où je veux en venir? En Asie, le niveau de vie progresse de manière fulgurante, l'équivalent de nos 30 glorieuses, sauf que là-bas cela va durer beaucoup plus longtemps car il y a beaucoup plus de monde. Ils ne sont pas obligés d'aller chercher des blédards du Maghreb ou de Turquie...
Bref, nous avons l'impression, justifiée, que les choses vont de mal en pis chez nous, sauf ceux qui voyagent et qui vont se prélasser au Raffles, m'a-t-on dit...;-) Facile donc de dézinguer le libéralisme, que l'on accuse de tous les maux...Mais les chinois, eux, se frottent les mains...
Il s'agit là d'une question très floue. Car il faut déjà définir les mots. La plupart des gens en France pensent que le libéralisme c'est l'état du monde qu'ils peuvent voir ou qu'on leur décrit, sous prétexte qu'il n'y a plus de contrepoids depuis la fin de l'empire soviétique et des tentatives socialistes de Mao et Pol Pot.
Si on creuse un peu la question, on cherche quels penseurs il y a derrière ce mot, les plus récents étant Hayek et surtout Friedman décédé il y a dix ans seulement. Et si l'on va jusqu'à lire leurs œuvres, on s'aperçoit que l'état actuel du monde n'est pas nécessairement conforme à ce qu'ils envisageaient pour lui.
Il y a loin entre une économie de marché ouverte régulée par la concurrence et ce que l'on peut voir autour de nous, la connivence entre état et puissances financières ou industrielles, et la recherche de l'entente et du monopole. Parmi les derniers scandales en date, Clinton enjoignant aux banques de prêter à des personnes insolvables, avec bien sûr des arrière-pensées électorales, Greenspan laissant les taux d'intérêt de la Fed trop bas trop longtemps favorisant une bulle immobilière. De la crise des subprimes, l'opinion n'a retenu que le rôle des banques. Alors que l'état et la Fed sont à l'origine du mal. Et qui a décidé de ne pas aider Lehman Brothers dont la faillite a provoqué l'une des pires crises mondiales?
On voit que l'économie de marché a besoin de la supervision de l'état pour garantir une concurrence saine. Si l'état est dominé par une oligarchie, il détruit les conditions de cette concurrence, et tout ne peut aller que de travers.
On a là la principale limite du libéralisme, un état qui ne respecte pas le Droit et qui ne le fait pas respecter. Ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête?
_ lorsque la sécurité est en jeux, il ne faut pas laisser seul un ou des acteurs privés s'occuper d'exploiter l'entreprise ou la filière : comme par exemple le nucléaire qui est contrôlé en partie par l'Etat avec EDF en effet par soucis d'économie un acteur privé peut être tenté de ne pas respecter l'entretient des centrale et cela pourrait causer des dommages graves à la population etc ...
_ Lorsque l'activité est en fait un service publique qui ne réponds pas au critère de rentabilité économique immédiat comme par exemple la recherche fondamentale, la conquête spatiale, ou bien encore l'enseignement.
_ Lorsqu'il s'agit d'une activité régalienne (police, armée, prison, justice etc ...) c'est la puissance publique et non le secteur privé doit s'en occuper car par exemple la sécurité et l'intégrité physique, la justice sont des droits quelque soit la condition économique du citoyen ....
Cela ce serait le minimum après on pourrait rajouter plein d'autres activités c'est juste une question d'argumentation et de point de vue ....
La théorie libérale repose certes sur un résultat solide, le théorème démontré par Maurice Allais (ne boudons pas notre plaisir qu’un Français ait compris quelque chose à l’économie) à propos de la maximisation du bien social, garantie par le marché ou plutôt par les prix du marché. Jusque là tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais n’oublions ni les hypothèses, ni le sens du mot maximal, ni le passage de la théorie à la réalité.
L’hypothèse principale est la stabilité absolue de la monnaie qui correspond à la valeur des choses. A cet égard, la nature de la valeur est fondamentalement différente de celle d’un produit ou d’un service, et la monnaie fournit un réferentiel stable tant que Philippe le Bel ne s’amuse pas à rogner les pièces d’or ou la Réserve Fédérale à prêter à tors et à travers.
Le mot maximal s’entend au sens de Pareto (Pareto est italien, ce qui peut justifier la difficulté à comprendre ses idées.), c’est à dire que tous les agents de l’économie ne peuvent pas améliorer simultanément leurs intérêts économiques, mais certains le peuvent certainement. Cela est d’autant plus important qu’un tel optimum n’est pas unique et qu’il correspond à une répartition des richesses acceptée.
Enfin pour le passage de la théorie à la réalité, c’est à dire de la manipulation de concepts statiques à des processus dynamiques et évolutifs, cela ne peut se faire efficacement que si l’établissement des prix par le marché garantit une convergence certaine et rapide vers l’optimum. Bien sûr, ce n’est pas le cas les mécanismes du marché, qui correspondent à un ajustement par les prix dans un sstème complexe, n’ont pas cette vertu.
Conclusion, le marché est efficace pour un ensemble qui s’accorde sur ce que doit être la répartition des richesses (optimum de Pareto). La régulation par les impôts sert à fixer cet équilibre en plus d’assurer l’existence de l’Etat. Le libre-échange intégral correspondrait à un compromis mondial sur un modèle de répartition des richesses, autant dire que ce n’est pas assuré, ce d’autant plus que nombreux seront ceux qui auront intérêt à tricher (à l’équilibre du marché de nombreux acteurs ont un intérêt personnel à tricher).
Bref, la théorie libérale intégrale ne marche que chez les bisounours (et encore!) et nos gouvernements doivent continuer à remuer leurs méninges, ce qui est effectivement le plus difficile
C'est bien, t'as de bonnes lectures, mais faudrait préciser ta question. D'ailleurs tu ne parles que du libéralisme économique, qui est loin d'être le seul (ou le plus glamour)...
C'est essentiellement la façon dont il est utilisé
Le libéralisme comme les droits de l'homme doit avoir des limites
La liberté qui figure dans les droits de l'homme n'autorise ni a tuer ni a devenir dictateur
Cette limite de le liberté est rarement comprise alors pour ce qui est d'exploiter les autres pour s'enrichir il n'y a plus de limite surtout le nombre de personnes complices
Un exemple simple : il est urgent de séparer les banques de dépôt ou la loi nous oblige à déposer nos salaires des banques d'affaire qui comme en 2008 peuvent d'un coup tout dilapider
Qui en France et dans le monde se préoccupe de faire voter cette loi de simple bon sens ? Personne. Alors ne venez pas vous plaindre quand à la prochaine crise nous serons tous ruinés
Tiens élargissions le débat sur un sujet connexe mais entièrement lié à ta question.
Le monde de 2016 c'est en gros 3 catégories :
A - 2 milliards d'individus (dont toi et moi) sommes en haut de l'échelle, entre 50 et 100
B - 2 milliards d'individus entre 25 et 50
C - Le reste est en dessous (voir très très en dessous) de 25
Quelques constats :
- La catégorie C passe de C à B progressivement, la natalité est encore très importante
Mondialement, la misère se réduit (sauf dans les pays en guerre et/ou ne disposant pas de régime politique démocratique), D'ici 75/100 ans et suivant les évolutions dans ces pays et notamment leur intégration dans la chaîne économique mondiale, la catégorie C pourrait disparaître totalement.
- La catégorie B est à une sorte de palier et tend à se stabiliser en volume : il y'a une baisse générale de la natalité.
- La catégorie A se segmente, les écarts sont de + en + grand à l'intérieur de cette catégorie, la natalité chute, les modes de vies et modèles sociaux/économiques (comme la famille) évoluent grandement.
Questions ?
--- > la catégorie A est t'elle prête à assumer de vivre comme la catégorie B ?
--- > la catégorie B est t'elle prête à se sacrifier et donc ne pas vivre comme la catégorie A ?
--- > l'évolution de la natalité, de l'économie et des technologies/sciences au sens large, ne vont ils pas être des régulateurs amenant à un équilibre vertueux ?
--- > dans ce contexte quel système convient et pourquoi ?
--- > dans ce contexte, le libéralisme est il un frein ou un accélérateur de richesse pour les populations de chaque catégorie ou engendre t'il une hiérarchie - comment et pourquoi ?
--- > si le libéralisme engendre à la fois des inégalités et une progression, d'ou vient l'écart et quels moyens possibles pour le résoudre sans engendrer d'autres inégalités ou créer de conflit ?
--- > comment dans une économie mondialisée mais inégale, peut-on établir des règles communes satisfaisantes pour l'ensemble des pays et de leurs populations ?
Pour une meilleure compréhension face à mes réflexions, j'ai décidé d'en faire un résumé non-exhaustif que je viendrai remplir au fur et à mesure. Je parle bien évidemment du liberalisme pratiqué à l'heure actuelle.
1) Le partage des richesses. Stiglitz nous a expliqué dans son livre "le prix de l'inégalité" que l'aggrandissement des inégalités était néfaste pour notre économie. Et c'est très exactement ce qui est en train de se passer. Nous allons très vite avoir des écarts en France qui vont dépasser le niveau d'avant 1910 (voir projections diverses). C'est un mouvement mondial.
2) La croissance et sa nature. La croissance, si on l'étudie d'une manière historique, a une moyenne de 1% dans l'Histoire, d'après les chiffres à notre disposition. Ce qui signifie que sur une génération, la terre est plus riche de 35%. Ce qui est énorme. Prétendre avoir une croissance soutenue sur une longue période est donc un calcul hautement improbable. Ça n'arrive que dans trois cas: un bon technologique majeur qui impacte durablement sur la croissance, comme l'invention de l'électricité, le train à vapeur, un retard à rattraper sur les autres pays et une reconstruction. Hors, pour seulement penser à rester dans le même niveau de vie et absorber la nouvelle population, il a été estimé qu'une croissance minimum de 3% s'imposait...(voir Piketty et son "Capital au XXIEME siècle"). On sait également que la croissance va diminuer de manière mécanique, car la croissance démographique mondiale, une de ses composantes, va être appelée à diminuer selon les projections de l'ONU (et heureusement, on était 1 milliard au début du XXieme, ce n'est pas possible de continuer comme cela, voir la courbe).
3) Un problème démocratique. À partir du moment où on est contraint par la force des choses d'effectuer une politique économique donnée, parce que "Too big Too fail" pour le système bancaire par exemple, qu'on ne parvient pas à aller traquer la fraude fiscale, que certains peuvent choisir leur système fiscal et la majorité pas, il y a une différence entre les gens problématique, sans oublier une certaine impuissance de l'État (nous donc) à faire respecter les règles. Si on ajoute la façon scandaleuse dont l'économie africaine est exploitée, on se rend compte que sur l'ensemble du globe cela ne va pas(voir Jean Ziegler "destruction massive"). Je peux également vous expliquer la façon scandaleuse de comment le système financier s'est affranchit de tout, qui sont émaillées de scandales et de fraudes les plus gigantesques les unes que les autres depuis 1979 à nos jours. Et qui font loi à l'heure actuelle (voir " L'arnaque, la finance au-dessus des lois et des règles" de Jean de Maillard, ancien juge au tribunal de premier instance d'Orléans).
4) Le partage de la croissance. Réfléchissez à ceci: les trentes glorieuses comme on les appelle ont débouché sur les accords de Grenelle qui exigeait une augmentation du SMIC de 35%. On sort pourtant d'une période de forte croissance.
5) Destruction écologique, surexploitation qui détruisent des regions entières sur notre planète, avec un coût qui lui est public la plupart du temps...
6) Plus les inégalités augmentent, plus la mobilité sociale se réduit, plus l'accès à une éducation de qualité est problématique. Alors que pour l'individu c'est le seul moyen d'accéder par la suite, l'aquisition des compétences.
J'en ajouterai sûrement plus tard. J'ajoute, puisqu'il y a demande, que je vais exposer sur ce site le pourquoi d'une croissance des pays que l'on m'exorte d'aborder et qui contredirait apparemment ses théories.
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Sans remettre en question ce que disait Ours, je voudrais ajouter un autre point de vue, à savoir l'état du monde.
Il faut se souvenir que l'économie de marché a longtemps été de "l'entre soi", quelques pays européens, les Etats-Unis bien sûr, le Japon et...c'est presque tout, australiens et néo-zélandais m'excuseront...Le reste du monde, c'était des tentatives socialistes totalitaires, quelques producteurs de pétrole et...le moyen-âge.
Tout d'un coup, au début des années 90, le monde prend les dimensions de la planète. Russie et Chine entrent dans la danse, entrainant derrière elles tous les autres pays. Vous allez me dire, qu'est-ce que cela a à voir avec les limites du libéralisme? Pas tout, certes, mais beaucoup...
Du jour au lendemain, les grandes entreprises américaines, européennes et japonaises se retrouvent avec d'immenses marchés à conquérir et réalisent que le plus simple sera de produire chez eux, avec des coûts de production beaucoup plus bas et des profits beaucoup plus hauts...
La classe ouvrière occidentale se retrouve donc en Asie...Et que deviennent nos ouvriers occidentaux, particulièrement les moins qualifiés? Il n'y a plus de boulot pour eux...Vous voyez où je veux en venir? En Asie, le niveau de vie progresse de manière fulgurante, l'équivalent de nos 30 glorieuses, sauf que là-bas cela va durer beaucoup plus longtemps car il y a beaucoup plus de monde. Ils ne sont pas obligés d'aller chercher des blédards du Maghreb ou de Turquie...
Bref, nous avons l'impression, justifiée, que les choses vont de mal en pis chez nous, sauf ceux qui voyagent et qui vont se prélasser au Raffles, m'a-t-on dit...;-) Facile donc de dézinguer le libéralisme, que l'on accuse de tous les maux...Mais les chinois, eux, se frottent les mains...
Il s'agit là d'une question très floue. Car il faut déjà définir les mots. La plupart des gens en France pensent que le libéralisme c'est l'état du monde qu'ils peuvent voir ou qu'on leur décrit, sous prétexte qu'il n'y a plus de contrepoids depuis la fin de l'empire soviétique et des tentatives socialistes de Mao et Pol Pot.
Si on creuse un peu la question, on cherche quels penseurs il y a derrière ce mot, les plus récents étant Hayek et surtout Friedman décédé il y a dix ans seulement. Et si l'on va jusqu'à lire leurs œuvres, on s'aperçoit que l'état actuel du monde n'est pas nécessairement conforme à ce qu'ils envisageaient pour lui.
Il y a loin entre une économie de marché ouverte régulée par la concurrence et ce que l'on peut voir autour de nous, la connivence entre état et puissances financières ou industrielles, et la recherche de l'entente et du monopole. Parmi les derniers scandales en date, Clinton enjoignant aux banques de prêter à des personnes insolvables, avec bien sûr des arrière-pensées électorales, Greenspan laissant les taux d'intérêt de la Fed trop bas trop longtemps favorisant une bulle immobilière. De la crise des subprimes, l'opinion n'a retenu que le rôle des banques. Alors que l'état et la Fed sont à l'origine du mal. Et qui a décidé de ne pas aider Lehman Brothers dont la faillite a provoqué l'une des pires crises mondiales?
On voit que l'économie de marché a besoin de la supervision de l'état pour garantir une concurrence saine. Si l'état est dominé par une oligarchie, il détruit les conditions de cette concurrence, et tout ne peut aller que de travers.
On a là la principale limite du libéralisme, un état qui ne respecte pas le Droit et qui ne le fait pas respecter. Ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête?
quand les gens vont commencer à avoir faim ! !
Les limites du libéralisme selon moi :
_ lorsque la sécurité est en jeux, il ne faut pas laisser seul un ou des acteurs privés s'occuper d'exploiter l'entreprise ou la filière : comme par exemple le nucléaire qui est contrôlé en partie par l'Etat avec EDF en effet par soucis d'économie un acteur privé peut être tenté de ne pas respecter l'entretient des centrale et cela pourrait causer des dommages graves à la population etc ...
_ Lorsque l'activité est en fait un service publique qui ne réponds pas au critère de rentabilité économique immédiat comme par exemple la recherche fondamentale, la conquête spatiale, ou bien encore l'enseignement.
_ Lorsqu'il s'agit d'une activité régalienne (police, armée, prison, justice etc ...) c'est la puissance publique et non le secteur privé doit s'en occuper car par exemple la sécurité et l'intégrité physique, la justice sont des droits quelque soit la condition économique du citoyen ....
Cela ce serait le minimum après on pourrait rajouter plein d'autres activités c'est juste une question d'argumentation et de point de vue ....
La théorie libérale repose certes sur un résultat solide, le théorème démontré par Maurice Allais (ne boudons pas notre plaisir qu’un Français ait compris quelque chose à l’économie) à propos de la maximisation du bien social, garantie par le marché ou plutôt par les prix du marché. Jusque là tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais n’oublions ni les hypothèses, ni le sens du mot maximal, ni le passage de la théorie à la réalité.
L’hypothèse principale est la stabilité absolue de la monnaie qui correspond à la valeur des choses. A cet égard, la nature de la valeur est fondamentalement différente de celle d’un produit ou d’un service, et la monnaie fournit un réferentiel stable tant que Philippe le Bel ne s’amuse pas à rogner les pièces d’or ou la Réserve Fédérale à prêter à tors et à travers.
Le mot maximal s’entend au sens de Pareto (Pareto est italien, ce qui peut justifier la difficulté à comprendre ses idées.), c’est à dire que tous les agents de l’économie ne peuvent pas améliorer simultanément leurs intérêts économiques, mais certains le peuvent certainement. Cela est d’autant plus important qu’un tel optimum n’est pas unique et qu’il correspond à une répartition des richesses acceptée.
Enfin pour le passage de la théorie à la réalité, c’est à dire de la manipulation de concepts statiques à des processus dynamiques et évolutifs, cela ne peut se faire efficacement que si l’établissement des prix par le marché garantit une convergence certaine et rapide vers l’optimum. Bien sûr, ce n’est pas le cas les mécanismes du marché, qui correspondent à un ajustement par les prix dans un sstème complexe, n’ont pas cette vertu.
Conclusion, le marché est efficace pour un ensemble qui s’accorde sur ce que doit être la répartition des richesses (optimum de Pareto). La régulation par les impôts sert à fixer cet équilibre en plus d’assurer l’existence de l’Etat. Le libre-échange intégral correspondrait à un compromis mondial sur un modèle de répartition des richesses, autant dire que ce n’est pas assuré, ce d’autant plus que nombreux seront ceux qui auront intérêt à tricher (à l’équilibre du marché de nombreux acteurs ont un intérêt personnel à tricher).
Bref, la théorie libérale intégrale ne marche que chez les bisounours (et encore!) et nos gouvernements doivent continuer à remuer leurs méninges, ce qui est effectivement le plus difficile
C'est bien, t'as de bonnes lectures, mais faudrait préciser ta question. D'ailleurs tu ne parles que du libéralisme économique, qui est loin d'être le seul (ou le plus glamour)...
C'est essentiellement la façon dont il est utilisé
Le libéralisme comme les droits de l'homme doit avoir des limites
La liberté qui figure dans les droits de l'homme n'autorise ni a tuer ni a devenir dictateur
Cette limite de le liberté est rarement comprise alors pour ce qui est d'exploiter les autres pour s'enrichir il n'y a plus de limite surtout le nombre de personnes complices
Un exemple simple : il est urgent de séparer les banques de dépôt ou la loi nous oblige à déposer nos salaires des banques d'affaire qui comme en 2008 peuvent d'un coup tout dilapider
Qui en France et dans le monde se préoccupe de faire voter cette loi de simple bon sens ? Personne. Alors ne venez pas vous plaindre quand à la prochaine crise nous serons tous ruinés
Le chomage des pauvres gens
Tiens élargissions le débat sur un sujet connexe mais entièrement lié à ta question.
Le monde de 2016 c'est en gros 3 catégories :
A - 2 milliards d'individus (dont toi et moi) sommes en haut de l'échelle, entre 50 et 100
B - 2 milliards d'individus entre 25 et 50
C - Le reste est en dessous (voir très très en dessous) de 25
Quelques constats :
- La catégorie C passe de C à B progressivement, la natalité est encore très importante
Mondialement, la misère se réduit (sauf dans les pays en guerre et/ou ne disposant pas de régime politique démocratique), D'ici 75/100 ans et suivant les évolutions dans ces pays et notamment leur intégration dans la chaîne économique mondiale, la catégorie C pourrait disparaître totalement.
- La catégorie B est à une sorte de palier et tend à se stabiliser en volume : il y'a une baisse générale de la natalité.
- La catégorie A se segmente, les écarts sont de + en + grand à l'intérieur de cette catégorie, la natalité chute, les modes de vies et modèles sociaux/économiques (comme la famille) évoluent grandement.
Questions ?
--- > la catégorie A est t'elle prête à assumer de vivre comme la catégorie B ?
--- > la catégorie B est t'elle prête à se sacrifier et donc ne pas vivre comme la catégorie A ?
--- > l'évolution de la natalité, de l'économie et des technologies/sciences au sens large, ne vont ils pas être des régulateurs amenant à un équilibre vertueux ?
--- > dans ce contexte quel système convient et pourquoi ?
--- > dans ce contexte, le libéralisme est il un frein ou un accélérateur de richesse pour les populations de chaque catégorie ou engendre t'il une hiérarchie - comment et pourquoi ?
--- > si le libéralisme engendre à la fois des inégalités et une progression, d'ou vient l'écart et quels moyens possibles pour le résoudre sans engendrer d'autres inégalités ou créer de conflit ?
--- > comment dans une économie mondialisée mais inégale, peut-on établir des règles communes satisfaisantes pour l'ensemble des pays et de leurs populations ?
Voilà tu as 3H00 !!! :-)
Pour une meilleure compréhension face à mes réflexions, j'ai décidé d'en faire un résumé non-exhaustif que je viendrai remplir au fur et à mesure. Je parle bien évidemment du liberalisme pratiqué à l'heure actuelle.
1) Le partage des richesses. Stiglitz nous a expliqué dans son livre "le prix de l'inégalité" que l'aggrandissement des inégalités était néfaste pour notre économie. Et c'est très exactement ce qui est en train de se passer. Nous allons très vite avoir des écarts en France qui vont dépasser le niveau d'avant 1910 (voir projections diverses). C'est un mouvement mondial.
2) La croissance et sa nature. La croissance, si on l'étudie d'une manière historique, a une moyenne de 1% dans l'Histoire, d'après les chiffres à notre disposition. Ce qui signifie que sur une génération, la terre est plus riche de 35%. Ce qui est énorme. Prétendre avoir une croissance soutenue sur une longue période est donc un calcul hautement improbable. Ça n'arrive que dans trois cas: un bon technologique majeur qui impacte durablement sur la croissance, comme l'invention de l'électricité, le train à vapeur, un retard à rattraper sur les autres pays et une reconstruction. Hors, pour seulement penser à rester dans le même niveau de vie et absorber la nouvelle population, il a été estimé qu'une croissance minimum de 3% s'imposait...(voir Piketty et son "Capital au XXIEME siècle"). On sait également que la croissance va diminuer de manière mécanique, car la croissance démographique mondiale, une de ses composantes, va être appelée à diminuer selon les projections de l'ONU (et heureusement, on était 1 milliard au début du XXieme, ce n'est pas possible de continuer comme cela, voir la courbe).
3) Un problème démocratique. À partir du moment où on est contraint par la force des choses d'effectuer une politique économique donnée, parce que "Too big Too fail" pour le système bancaire par exemple, qu'on ne parvient pas à aller traquer la fraude fiscale, que certains peuvent choisir leur système fiscal et la majorité pas, il y a une différence entre les gens problématique, sans oublier une certaine impuissance de l'État (nous donc) à faire respecter les règles. Si on ajoute la façon scandaleuse dont l'économie africaine est exploitée, on se rend compte que sur l'ensemble du globe cela ne va pas(voir Jean Ziegler "destruction massive"). Je peux également vous expliquer la façon scandaleuse de comment le système financier s'est affranchit de tout, qui sont émaillées de scandales et de fraudes les plus gigantesques les unes que les autres depuis 1979 à nos jours. Et qui font loi à l'heure actuelle (voir " L'arnaque, la finance au-dessus des lois et des règles" de Jean de Maillard, ancien juge au tribunal de premier instance d'Orléans).
4) Le partage de la croissance. Réfléchissez à ceci: les trentes glorieuses comme on les appelle ont débouché sur les accords de Grenelle qui exigeait une augmentation du SMIC de 35%. On sort pourtant d'une période de forte croissance.
5) Destruction écologique, surexploitation qui détruisent des regions entières sur notre planète, avec un coût qui lui est public la plupart du temps...
6) Plus les inégalités augmentent, plus la mobilité sociale se réduit, plus l'accès à une éducation de qualité est problématique. Alors que pour l'individu c'est le seul moyen d'accéder par la suite, l'aquisition des compétences.
J'en ajouterai sûrement plus tard. J'ajoute, puisqu'il y a demande, que je vais exposer sur ce site le pourquoi d'une croissance des pays que l'on m'exorte d'aborder et qui contredirait apparemment ses théories.