Police :1000 cadets de la République laissés sur le carreau. Qu'en pensez-vous ?

Florian attendait le 1er septembre avec impatience. Après avoir réussi tous les tests de sélection au printemps dernier pour devenir Cadet de la République, ce Stéphanois de 20 ans devait intégrer à cette date l’Ecole Nationale de Police de Châtelguyon, dans le Puy-de-Dôme. Cuisinier de formation, il a rompu le CDI qui le liait à un restaurant de Saint-Etienne, impatient de troquer le tablier de cuisine contre l’uniforme bleu marine. Mais alors qu’il ouvre son courrier en ce début du mois d’août, c’est la douche froide. On lui annonce que « pour des raisons budgétaires », les incorporations sont « suspendues ». « Qu’est-ce que je dois faire maintenant ?, s’interroge Florian. J’ai réussi les tests, on m’a demandé d’être libre de tout engagement professionnel ou étudiant. Ce que j’ai fait. Et un mois à peine avant la rentrée, on me dit qu’on ne veut plus de moi ! »

Le cas de Florian n’est pas isolé. Mille autres jeunes Cadets de la République ayant réussi leurs tests vivent la même situation en ce moment un peu partout en France. Sans compter tous ceux qui sont sur liste d’attente, comme Mathieu, un Ardéchois de 21 ans, qui a appris la nouvelle « par hasard en surfant sur internet ». Créé en 2005 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, dans le cadre de la politique de promotion de l’égalité des chances, ces cadets, qui n’ont pas le bac, passent un an de formation en alternance dans un lycée professionnel et dans une école de police pour préparer le concours de gardien de la paix.

« Cette situation est scandaleuse, s’indigne Daniel Darnis, d’Unité Police, premier syndicat de gardien de la paix. D’autant plus qu’elle était prévisible. On se retrouve aujourd’hui avec 1000 gamins sur le carreau. Certains ont fait des emprunts pour acheter une voiture, d’autres ont rompu leur CDI ou donné des préavis pour quitter leurs logements. Ils vont tous se retrouver chômeurs et sans sécurité sociale. Et comme ils ont tous renvoyé leurs contrats à l’administration pour avoir la signature du préfet, ils se retrouvent privés de tous moyens de recours ».

Incorporation « suspendue » et non « annulée »

Du côté de l’administration policière, on confirme que « l’incorporation est suspendue du fait des contraintes budgétaires », mais on insiste pour dire qu’elle n’est pas « annulée »… sans pour autant être capable d’avancer la moindre date de reprise. « Tous les jeunes sélectionnés qui en feront la demande seront reçus et conseillés par les structures de formation sur leurs projets professionnels. Ces jeunes seront prioritaires dès que le dispositif reprendra », précise-t-on.

L’institution policière se trouve en ce moment face à une situation inédite. D’un côté, la Révision générale des politiques publiques (RGPP) l’oblige à réduire ses coûts et donc ses effectifs. C’est ainsi que 8 des 12 écoles de police ont fermé leurs portes cet été ou ne vont pas tarder à le faire. Et de l’autre, il y a engorgement des postulants aux concours de police. Sur les 3200 jeunes reçus en 2008 au concours d’entrée de gardien de la paix, 2400 attendent toujours une place dans les écoles de police ! Résultat : début juillet, le ministère de l’Intérieur a déjà fait savoir sur son site internet que les prochains concours de gardien de la paix étaient « annulés » avant de se reprendre et d’indiquer de façon moins abrupte leur « report à une date ultérieure non connue à ce jour. » Devant le tollé suscité par cette décision, le ministère avait alors annoncé à l’issue d’une réunion avec le syndicat de police Alliance que 1000 de ces jeunes seraient incorporés et un nouveau concours organisé avant Noël.

Mais des questions demeurent : »Pourquoi a-t-on continué de recruter des candidats alors que l’on savait depuis longtemps qu’il y aurait engorgement ?, s’interroge Daniel Darnis. A quoi cela servait-il d’avoir une caravane sur le tour de France et un kiosque sur Paris-Plage pour dire aux jeunes, ‘Venez, la police recrute », alors qu’on n’a pas de place dans les écoles? ». Sollicité à plusieurs reprises par LCI.fr, le ministère de l’Intérieur est resté muet.

La grogne prend de l’ampleur sur le net

En attendant le « dégel » des incorporations, Florian, qui rêve toujours d’entrer dans la police, va tenter de trouver des missions d’intérim dans la restauration, mais il est inquiet : « J’avais une situation stable, retrouver un job en pleine crise ne sera pas facile ». Mathieu, lui, qui venait de faire un an dans l’armée, s’est inscrit à l’Anpe et envisage de rempiler chez les militaires si les choses traînent de trop. Mais il est déçu : « J’attendais avec impatience cette formation d’un an qui m’aurait remis à niveau scolairement et ouvert un avenir ».

Sur les forums internet des syndicats de police, la déception et la colère des recalés de la police s’amplifie jour après jour. Un groupe s’est même créé sur Facebook. Certains parlent d’organiser une grande manifestation place Beauvau, où siège le ministère de l’Intérieur. Le

Update:

l'envoi des courriers.

source : http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/0,,4511071,...

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