J'ai longtemps gardé ça pour moi, mais je me suis dit "à quoi bon ?". J'ai décidé de vider mon sac et de parler de ma situation à des inconnus, pour trouver des conseils, ou simplement de l'écoute.
Je garderai l'anonymat, je vous prie de m'en excuser. J'ai 26 ans et j'habite dans un pays pauvre. j'étudie la Biologie depuis huit ans déjà. Je suis malheureux. Je n'aime pas mes études, et je n'aime pas ma vie. Ce n'est pas la biologie qui me rebute, mais c'est tout mon entourage : j'en ai marre de toute cette tristesse, de ne pas pouvoir dire ce que je pense, de suivre des études que mes parents ont voulu que je fasse, ne pas avoir le choix, être obligé de se taire, supporter les saouls, les drogués, les profs prétentieux, travailler avec un matériel rudimentaire, refouler mon savoir au fond de moi car personne n'en a rien à faire, et n'avoir accès ni à la recherche, ni à la reconnaissance de mes compétences. Il y quelques jours, j'ai sauté au dessus d'une flaque d'eau, et un vieil homme m'a dit : "Bravo !". Je me suis retourné. Je n'avais pas reçu de compliment depuis 10 ans.
Mes rêves d'ado : estampés. J'ai raté déjà 4 années à l'université, et il est déjà trop tard pour sauver celle-ci. Ma famille n'est pas au courant, ils croient que j'ai réussi mes deux dernières années. Ça les briserait de savoir la vérité. Je ne veux pas leur dire. Je ne peux pas leur dire.
Chez moi, je reste incompris. Je n'ai pas d'amis. Je passe pour un excentrique car je ne juge personne, je parle ouvertement avec n'importe qui : jeune, vieux, riche, pauvre, blanc, noir, croyant, athée. La plupart du temps on se fout de ma gueule.
Je suis parti pendant un mois avec une délégation hors universitaire à travers l'Europe puis aux États-Unis, avec de jeunes européens et des américains. Pour la première fois de ma vie, des gens m'ont estimé et ont parlé avec moi pour ce que j'étais vraiment. Pour la première fois, j'ai goûté au sentiment d'être compris, d'être libre, et d'être humain.
J'ai failli ne jamais revenir chez moi. La tentation de tout quitter et de m'enfuir était très très grande. Mais je ne voyais rien devant moi. Nulle part où partir, nulle part où dormir, et pas de papiers. Quelques numéros de téléphone de mes jeunes camarades partis, mais je me suis dit que c'était bien peu.
Je suis revenu. Je me suis réveillé et heurté à la dure réalité de mon existence qui repartait là où je l'avais laissée. Je n'ai pas pu devenir fou, j'ai consciemment enduré chacun des instants qui ont suivi. Ma solitude, mon blocage, mes lourds secrets. Toutes ces chaînes autour de mes poignets et de mon cou.
Je répugne à l'idée de me suicider, tout comme à l'alcool ou à la drogue. C'est déjà trop dur pour que je me permette ce luxe. Et je ne veux pas d'une solution qui est un suicide masqué : marcher jusqu'à la mort, ou s'en aller sans rien emporter pour mourir de faim quelque part. Je veux faire quelque chose avec conviction et avec espoir, et si la mort est là, alors je n'aurais pas vécu en vain.
Je voudrais rendre mes parents heureux, mais je ne parviens pas à l'être moi-même. Que faire? Je n'en sais absolument rien.
A tous ceux qui me lisent : Merci, et soyez heureux.
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Answers & Comments
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Les parents sont parfois exigeants envers leurs enfants et aspirent à un certain idéal pour eux.
Tu as 26 ans, je te souhaite de trouver ta voie, ne le fait pas en fonction des autres mais en fonction de ce que tu ressens-toi, tes parents seront heureux de te voir heureux.
Ce post date un peu mais j'ai quand même décidé d'y répondre en espérant que ça puisse aider:
J'ai lu tout ce que tu avais à dire, et je pense que tu as besoin d'être écouter. Tu as besoin d'un soutient, d'une oreille attentive. A travers ton texte j'ai vu quelqu'un de sensible. Saches que si tu veux parler je suis là.
Autrement lis ces conseils:
Ne te rabaisse jamais. Chacun a ses qualités comme ses défauts et tu n'es pas le dernier à te sentir mal dans ta peau. Mets en avant les petites choses de la vie qui peuvent te faire sourire et ne essaie de mettre de côté ce qui te dérange, ce qui gâche ton atmosphère. Ne perds jamais espoir que ta situation s'améliore. Comme dit le proverbe "Demain est un autre jour".
"Il faut faire avec le désespoir le plus profond, l'espoir le plus invincible." [Nietzsche]
change de chemin. A te lire, ça ne pourra jamais être pire que ce que tu traverses, et tu es encore jeune. Ta vie m'a l'air bien dure et tu peux peut être avoir mieux, en France comme ailleurs.
Je n'arrive même pas à être heureuse, je suis donc mal placée pour te conseiller.
Tu es à l'école, c'est déjà une chance. Tu as une famille...
Fais de ton mieux, ne regarde pas le passé, vis au jour le jour. Bon courage. La roue tourne.
Tu traverse une mauvaise passe c'est tout dis toi que dans 2 ou 3 ans ce sera finit et crois moi le suicide n'est pas la meilleur solution tu ferais BCp de chagrin à tes parents moi j'ai fait trois tentatives l'année dernière car quartier pourri pas de pote etc... Et depuis que j'ai demenage sa va BCp mieux
La vie est plus facile à supporter et à construire à deux. Si tu te trouvais une compagne avec qui tu pourrais échanger des idées et avec qui tu aurais une relation de confiance te ferait certainement changer de point de vue sur les choses, les gens, ton avenir . . .