je ne sais pas rajouter de commentaire, alors c'est ainsi que je complète ma question (merci déjà à Pauline !):
En 1923, quand Aurélien Sauvageot est envoyé au Collège Eötvös pour y enseigner le français et y apprendre le hongrois, il constate avec tristesse que la Hongrie „est malade de Trianon”, malade de ce traité qui se voulait „de paix” et qui l’a dépecée sauvagement, comme aux temps les plus sombres de la barbarie.
En 1947, quand à mon tour je suis envoyé à Gödöllő pour y enseigner le français et y apprendre le hongrois, force m’est de constater que la Hongrie est toujours aussi malade de Trianon, malade de ce monument d’iniquité qu’un second traité „de paix” a reconduit purement et simplement en 1947, quelques mois plus tôt.
Je me souviens que, à l’époque, en guise d’excuse, les diplomates ont déclaré ne rien pouvoir changer à l’ordre de Trianon „à cause de l’URSS”, dont la puissance militaire les paralysait, et qui ne voulait à aucun prix remettre en cause les scandaleux maquignonnages qu’elle avait opérés à son profit, aux dépens de ses voisins.
Quatre vingt dix ans plus tard, après quatre décennies de dictature communiste, de terrorisme et de régression, le massacre commis de sang froid à Trianon en 1920, et répété à Paris en 1947, est toujours inscrit sur la carte en lettres de sang.
Pourtant le monde d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était alors. Les enfants incestueux de Trianon ont fait naufrage. La Tschécoslovaquie s’est disloquée; elle a disparue. La Yougoslavie a éclaté; elle a disparu. L’URSS s’est piteusement effondrée; elle a disparu.
Dans le même temps, à l’Ouest, l’Union Européenne a heureusement substitué la coopération aux antagonismes séculaires. Mais Trianon est toujours là, avec ses frontières absurdes, ses minorités, ses expulsions massives, son cortège de mesures vexatoires et discriminatoires.
Il faudra bien qu’un jour l’Europe unifiée cesse de fermer les yeux sur le drame qui s’est déroulé à Versailles au lendemain de la première guerre mondiale, car le temps qui passe ne change rien, rien au déni de justice perpétré alors dans l’indécent tumulte de la curée.
signée: Bernard Le Calloc’h
ps.. je suis invité depuis plus de 24 heures de désigner la MR ..., mais ...
j'attends encore d'autres réponses (peut être ...)
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C'est un traité qui concerne la Hongrie
je ne sais pas rajouter de commentaire, alors c'est ainsi que je complète ma question (merci déjà à Pauline !):
En 1923, quand Aurélien Sauvageot est envoyé au Collège Eötvös pour y enseigner le français et y apprendre le hongrois, il constate avec tristesse que la Hongrie „est malade de Trianon”, malade de ce traité qui se voulait „de paix” et qui l’a dépecée sauvagement, comme aux temps les plus sombres de la barbarie.
En 1947, quand à mon tour je suis envoyé à Gödöllő pour y enseigner le français et y apprendre le hongrois, force m’est de constater que la Hongrie est toujours aussi malade de Trianon, malade de ce monument d’iniquité qu’un second traité „de paix” a reconduit purement et simplement en 1947, quelques mois plus tôt.
Je me souviens que, à l’époque, en guise d’excuse, les diplomates ont déclaré ne rien pouvoir changer à l’ordre de Trianon „à cause de l’URSS”, dont la puissance militaire les paralysait, et qui ne voulait à aucun prix remettre en cause les scandaleux maquignonnages qu’elle avait opérés à son profit, aux dépens de ses voisins.
Quatre vingt dix ans plus tard, après quatre décennies de dictature communiste, de terrorisme et de régression, le massacre commis de sang froid à Trianon en 1920, et répété à Paris en 1947, est toujours inscrit sur la carte en lettres de sang.
Pourtant le monde d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était alors. Les enfants incestueux de Trianon ont fait naufrage. La Tschécoslovaquie s’est disloquée; elle a disparue. La Yougoslavie a éclaté; elle a disparu. L’URSS s’est piteusement effondrée; elle a disparu.
Dans le même temps, à l’Ouest, l’Union Européenne a heureusement substitué la coopération aux antagonismes séculaires. Mais Trianon est toujours là, avec ses frontières absurdes, ses minorités, ses expulsions massives, son cortège de mesures vexatoires et discriminatoires.
Il faudra bien qu’un jour l’Europe unifiée cesse de fermer les yeux sur le drame qui s’est déroulé à Versailles au lendemain de la première guerre mondiale, car le temps qui passe ne change rien, rien au déni de justice perpétré alors dans l’indécent tumulte de la curée.
signée: Bernard Le Calloc’h
ps.. je suis invité depuis plus de 24 heures de désigner la MR ..., mais ...
j'attends encore d'autres réponses (peut être ...)
Turquie?