vous pouvez le collez ici pour le faire partager , qu'on puisse lire ensemble
merci, bisous
Update:PCC JPM hiihih ton humour est ..poetique.. :), merci d'y rester!
Update 3:Vraiment tres beau! merci
Copyright © 2024 1QUIZZ.COM - All rights reserved.
Answers & Comments
Verified answer
J'ai rêvé que tu m'emmenais
Sur un blanc sentier,
parmi la verte campagne,
vers l’azur des sierras,
vers les montagnes bleues,
par un matin serein.
J’ai senti ta main dans la mienne,
ta main de compagne,
ta voix d’enfant à mon oreille
comme une cloche neuve,
comme une cloche vierge
d’une aube de printemps
Ta voix et ta main, en rêve,
Étaient si vraies !...
Vis mon espérance ! qui sait
ce qu’emporte la terre !
Soñé que tú me llevabas
por una blanca vereda,
en medio del campo verde,
hacia el azul de las sierras,
hacia los montes azules,
una mañana serena.
Sentí tu mano en la mía,
tu mano de compañera,
tu voz de niña en mi oído
como una campana nueva,
como una campana virgen
de un alba de primavera.
¡Eran tu voz y tu mano,
en sueños, tan verdaderas!...
Vive, esperanza, ¡quién sabe
lo que se traga la tierra!.
Antonio Machado- poète espagnol (1875-1939)
Les séparés (N'écris pas...)
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
de Marceline DESBORDES-VALMORE
Merci LaYin, oui, c'est vraiment un très joli poème.
Je t'aime
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
De Paul Eluard (je l'adore)
Les séparés (N'écris pas...)
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
de Marceline DESBORDES-VALMORE
Je T'Aime
Je t'aime est un mot court
Que beaucoup de gens ont prononcé sans amour
J'aimerais pour toi en inventer un nouveau
Pour te prouver combien je t'aime trop
Je pourrais te dire que tu es l'homme de ma vie
Mais ça aussi on l'a souvent dit
Que de toi je ne peux me passer
C'est vrai mais ça a été souvent répété
J'ai longtemps cherché ce qui pourrait remplacé
Ces doux mots exprimés
Mais comme je n'ai rien trouvé
Je vais simplement te répéter
Que mon coeur est rempli d'amour pour toi
Tu es ma joie, mon trésor, ma vie
Il y a pleins d'autres mots sur la terre
Pour te dire à quel point je t'aime
Mais ils n'expriment jamais vraiment
Ce que je ressens pour toi
D'Elsa qui est une moquée à ma folie
Toute figure murale et la crête solaire et le feston de la porte et ce réseau qui réduit l’espace
Et rend le monument raisonnable à la taille des respirations humaines
Toute floraison de la pierre et le narcisse en est jaloux
Comme la bouche est jalouse de la répétition des baisers Jalouse l’arcade parfaite au-dessus de l’œil de la femme
Toute mosaïque avec son étrange régularité des motifs comme si
J’avais bleui de mes lèvres une chair également où saignent ici et là les traces de ma cruauté
Toute constellation céramique où les yeux prennent un plaisir plus grand qu’à la contemplation de la nudité
Et les salles sont de fausses portes et d’arcatures comme la peau du lézard
Où les plafonds façonnés d’ombre écrivent là-haut dans une langue inconnue
Les secrets de fornication profondément cachés dans le cœur des dignitaires
Tout semble à l’instant lavé d’un meurtre avec la rapidité des esclaves
Et le jaune et le vert ont tant d’éclat que je baisse le regard
Ô beauté de marbre et de faïence où rien ne rappelle la luxure
J’ai tout loisir à la compliquer de fallacieuses géométries
Ses enlacements qui se font et se défont à plaisir je puis
Les regarder devant tous sans qu’on rougisse et personne
Après tout ne songe à me soupçonner dans ma force et n’y voit
Mon étreinte et ma sueur
Comme le cuir parfait de l’homme cache les mouvements de l’âme et du sang dans le monde intérieur
Ou l’écorce dans son dessin sait dissimuler l’arbre
Et même l’arbre ici secrètement imité
Je puis le décrire à voix haute arbre qui n’est plus un arbre avec l’ordonnance des feuillages
Qui ne fut jamais un oiseau ni la fleur parfumée
Je puis décrire ce cheminement de caresses vers le ciel
Comme des mains remontant la candeur des jambes
La gorge aux étoiles renversée
Les épaules de nuages tout ce qu’il
Est licite de montrer ici dans l’élan de l’architecture
Je puis te décrire ô mosquée ainsi qu’une robe jamais revêtue
Un voile abandonné
L’oubli de ce qui respire
Je puis te décrire à mon envie et nul ne peut entendre à mes paroles le péché
Mais comment seulement effleurer la couleur de ton front
Comment parler de ton souffle ou ton pas ma bien-aimée
Que dire qui ne soit aussitôt profanation qui ne soit blasphème ou massacre
Offense offense à la lumière
Comment un instant prétendre à tracer par les mots ta semblance
Ô dissemblante ô fugitive ô toujours changeante et transformée
Toi que rien n’a pu fixer dans mes yeux ni la passion ni les années
Toujours neuve et surprenante amour amour au portrait qui échappes
Au trait de la parole et du pinceau
Comme la forme incernable du rire incernable comme un sanglot
Rebelle au temps rebelle aux bras qui croyaient t’enserrer dans leurs limites musculaires
Et toute comparaison pèche de pauvreté s’il s’agit de dire ta fuite
Eau qui n’es point humide et ne laisses ni trace ni reflet
Souvenir sans la mémoire et blessure sans poignard
Or s’il n’est point permis de dire la beauté vivante
Où trouver l’accord des tons à quoi se reconnaisse le sommeil
Un miroir un miroir pour l’oubli
Pour la beauté troublante et pure de l’oubli
À celui qui craint de brûler il ne reste que parler d’une flamme abstraite
Il ne reste au peintre que céder le pas à l’écriture De droite à gauche au fronton des fenêtres
À la frondaison du pilastre
Où le calame forme sur la blancheur un caractère de jais
Comme une chevauchée au désert un profil bondissant d’armes brandies
Et chaque lettre est un pied sur le sable un départ de léopard
Ou soudain le déploiement d’une aile noire au-dessus de la poussière
Alors je m’aperçois que je t’ai donné la place réservée à Dieu
Car de tout temps ici régnaient la prière et sa gloire
Et je l’efface de ton nom fait ineffablement à la fois du sable et de l’aile
Comme un drapeau d’insurrection dans le soleil
Comme une danse de fiancés sacrilèges
Comme une pulsation d’éternité
Je t’ai donné la place réservée à Dieu que le poème
À tout jamais surmonte les litanies
Je t’ai placée en plein jour sur la pierre votive
Et désormais c’est de toi qu’est toute dévotion
Tout murmure de pèlerin tout agenouillement de la croyance
Tout cri de l’agonisant
Je t’ai donné la place du scandale qui n’a point de fin
E 202
Je ne veux plus de ce succédané d’amour,
De l’ersatz de bonheur,
Qui me trompait l’esprit et me trempait le coeur
Les nuits après les jours.
Je veux la chair,
Je veux le sang,
Je veux le sel de ta peau.
Je veux ton coeur si cher
Et ton corps indécent
Pour mes nuits sans repos.
Fini les rêves synthétiques,
Les mots en encre sympathique ;
Désormais, j’écrirai mes nuits
Avec du sang et de la suie.
Je vais être la pieuvre aux huit coeurs
Qui crache son encre sur les faux semblants,
Et tu auras la preuve à chaque heure
Que la folie fait l’amour aux vrais amants.
Fini, l’insipide, le celluloïd,
Je veux des infinités d’étés,
Je veux des hivers torrides.
Le soleil semblera tiède à nos passions brûlantes.
Je veux le plaisir à satiété,
Je veux ton ventre avide
D’orgasmes déchirants dans des étreintes violentes.
Je veux du souffre dans mes ventricules
Et que tu souffres dans mes tentacules.
Il n’est pas d’Amour qui ne saigne,
Il n’est pas d’amants que je plaigne.
Je vais te faire une vidange de l’hémoglobine
Et tu auras une vie d’ange au goût d’adrénaline.
Je serai Protée, maître des métamorphoses
Et tu seras transportée au coeur de mes névroses.
Fini, l’édulcoré, le décoloré.
Je veux du mystique, je veux du profane,
Et approcher Dieu dans un élan insane.
Je veux l’imaginaire, je veux la matière,
Et puis me fondre dans l’ultime lumière.
Ils s’en étaient allé
L’âme moribonde.
Sans avoir démêlé
L’écheveau du monde.
Il faut la faim cannibale,
Les désirs fantasques.
Sourit l’envie animale
Derrière le masque.
À nous les mystères et les découvertes,
Nous avalerons la terre jusqu’aux secrets du silence.
À nous les promesses des étendues désertes.
Nous tisserons la trame d’un patchwork de démence.
À nous de vivre,
Nous, 209.
GDL
Poète Maudit.
Ce magnifique poème de Pierre de Marbreuf :
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Pierre de Marbreuf
http://youtu.be/ToWgHOwgfRQ
"Le Léthé" de Charles Baudelaire:
Viens sur mon coeur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta crinière lourde;
Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tête endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.
Je veux dormir! dormir plutôt que vivre!
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remords
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.
À mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,
Je sucerai, pour noyer ma rancoeur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de coeur.
bonjour Ying Yang
Les roses de Saadi
J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
Marceline Desbordes-Valmore