Les américains blancs sont-ils des assassins sanguinaires et des envahisseurs par rapport à leurs aïeuls?

L'Indien comme le Nègre vit en dehors de la civilisation américaine; mais avec cette différence que le noir en est exclu comme indigne par la société de ses maîtres, tandis que le sauvage la dédaigne et la fuit comme une déchéance et une servitude. Le premier, quoique étranger et esclave, multiplie dans une étonnante progression au sein de son abjecte misère; le second, indigène et libre, marche à une rapide extinction dans sa fière indépendance. Au sud des Etats-Unis, on craint que ce ne soit une lutte à mort qui se prépare en silence entre les deux castes; au Nord Ouest, c'est probablement une lutte qui va finir par la disparition prochaine de tout un peuple. Les Indiens eux-mêmes ont le pressentiment de ce douloureux avenir. Une de leurs tribus l'exprimait ainsi, en 1829, dans sa pétition au Congrès: Nous voici les derniers de notre race, nous faut-il donc aussi mourir !

(" On peut prévoir déjà le moment où la race indienne disparaîtra de ces contrées. Mais en admettant ce que nous ignorons, que les, desseins impénétrables de la Providence aient décrété cette extinction totale, elle ne sera pas consommée avant un siècle. D'ici là il y a plusieurs générations à faire jouir en paix des bienfaits de la vie chrétienne; il y a des millions d'enfants à envoyer au ciel par la grâce du Saint Baptême. En faut-il davantage pour soutenir la ferveur des Missionnaires et pour leur créer de nombreux imitateurs? . ")

Un mot sur les causes de ce dépérissement graduel, sur l'intervention des Missionnaires dans les migrations forcées de l'indien, et sur les derniers efforts tentés par la Religion pour conserver à ce peuple primitif une vie qui lui échappe. Quelques familles d'indiens, égarées au milieu de la civilisation américaine, végètent encore au midi sur le territoire que peuplaient leurs aieux. Ces descendants attardés de vingt tribus éteintes sont tout ce qui reste des Chactas, des Creecks, des Lanapes, des Cherokis et des Natchez. " Autrefois, dit un Missionnaire qui les a visités, vous eussiez rencontré leurs tentes partout où abondait l'ours, où paissait le chevreuil, et où coulait une fontaine. Aujourd'hui que de longues guerres ont décimé leurs guerriers, on les a relégués dans les extrémités de l'Etat : que dis-je. Il n'y a que peu de jours qu'on les a forcés de céder ces retraites, pour leur donner en échange des solitudes plus profondes, d'où la cupidité les chassera encore...

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