"Si par une nuit d'hiver un voyageur" d'Italo Calvino, " dans la categorie mise en abime en abime en abime(le jeu des poupees russes litteraires), 100 ans de Solitude de Gabriel Garcia Marques dans la categorie "tout a lire d'une traite"(pas de chapitre, on s'avale toute la vie d'un village sur plusieurs generations, et pour corser le tout, il n'y a que deux noms de personnages, Remedios pour les filles et Arcadio pour les garcons, mais l'on s'y retrouve car tout est diablement bien depeint, le tout s'acheve sur une sensation de reve brumeux, d'ecoulement du temps abyssal),les derniers jours d'un condamne' d'Hugo (sensation viscerale de temps qui passe trop vite), les "nouvelles de Saint Petersbourg de Nicolas Gogol (de la methonymie a gogo, des details primant sur des ensembles, et une symbolique se nichant partout)..et n'oublions pas le " Nuage en pantalon" de Maiakovski (hum, c'est tres decousu), Nadja d'Andre' Breton(un autre maitre du surrealisme), etc...
Exercices de style est l'un des ouvrages les plus célèbres de l'écrivain français Raymond Queneau. Paru en 1947, ce livre singulier raconte 99 fois la même histoire, de 99 façons différentes.
L'histoire elle-même tient en quelques mots. Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse tenant lieu de ruban. Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur revoit ce jeune homme qui est alors en train de discuter avec un ami. Celui-ci lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus.
Sortir de l'ordinaire peut se faire de deux manière, en étant pire ou en étant meilleur. Mais que ce soit l'un ou l'autre, c'est toujours refuser les illusions de la pensée dominante. Et en sortir est d'autant plus facile que la société est conformiste. Et dans la notre, c'est aisé. Ensuite, en sortir s'est s'exposer, se retrouver hors de la protection de la canopée des bons sentiments qui sont de fabuleux faire-valoirs pour justifier nos actes sans réfléchir. Sortir de l'ordinaire nécessite de penser, chose que peu de monde accepte de faire. Faut croire l'effort conséquent.
Je conseillerais les romans de Christian Bobin (notamment "Geai" ou bien "Tout le monde est occupé" qui sont des récits, "Autoportrait au radiateur" pour un pseudo recueil de pensées), pour leur lumière et leur fraicheur hors du commun, les romans de Shan Sa (tous sont parfaits, bien que j'aie une préférence pour "Les conspirateurs", "Impératrice" ou même encore le très connu "La joueuse de go") pour leur violence et leur esthétique mordantes, les romans de Philippe Delerm ("Autumn", "Sundborn ou les jours de lumières" qui sont de "vrais" romans, "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" pour un recueil de moments simples et vrais, très joliment décrits) pour leur grâce tirée d'une époque d'antan qui se prolonge de nos jours dans ses pages magnifiques.
Voilà ceux que moi je conseille à tous, pour leur beauté des mots, pour leur véritable empreinte.
Mais ils ne sont pas les seuls et les choix divergent d'une personne à l'autre...
2 villes de J Edgar Wideman. il est afro-américain; du coup il en change son écriture (usage différent de la ponctuation) afin de comme il l' affirait dans une interview "décoloniser" le langage.
l' histoire est superbe (un autre de ses romans, Hiding Place, tout autant).
Answers & Comments
Verified answer
la disparition, la vie mode d'emploi Perec par exemple
"Ulysse" & "Finnegan's Wake" de Joyce mais c'est tellement peu ordinaire que c'en est velu.
Plus simple, "la vie, mode d'emploi" de Perec.
"Si par une nuit d'hiver un voyageur" d'Italo Calvino, " dans la categorie mise en abime en abime en abime(le jeu des poupees russes litteraires), 100 ans de Solitude de Gabriel Garcia Marques dans la categorie "tout a lire d'une traite"(pas de chapitre, on s'avale toute la vie d'un village sur plusieurs generations, et pour corser le tout, il n'y a que deux noms de personnages, Remedios pour les filles et Arcadio pour les garcons, mais l'on s'y retrouve car tout est diablement bien depeint, le tout s'acheve sur une sensation de reve brumeux, d'ecoulement du temps abyssal),les derniers jours d'un condamne' d'Hugo (sensation viscerale de temps qui passe trop vite), les "nouvelles de Saint Petersbourg de Nicolas Gogol (de la methonymie a gogo, des details primant sur des ensembles, et une symbolique se nichant partout)..et n'oublions pas le " Nuage en pantalon" de Maiakovski (hum, c'est tres decousu), Nadja d'Andre' Breton(un autre maitre du surrealisme), etc...
Exercices de style est l'un des ouvrages les plus célèbres de l'écrivain français Raymond Queneau. Paru en 1947, ce livre singulier raconte 99 fois la même histoire, de 99 façons différentes.
L'histoire elle-même tient en quelques mots. Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse tenant lieu de ruban. Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur revoit ce jeune homme qui est alors en train de discuter avec un ami. Celui-ci lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus.
Palaniuck !
L'auteur de Fight club entre autre !
Sortir de l'ordinaire peut se faire de deux manière, en étant pire ou en étant meilleur. Mais que ce soit l'un ou l'autre, c'est toujours refuser les illusions de la pensée dominante. Et en sortir est d'autant plus facile que la société est conformiste. Et dans la notre, c'est aisé. Ensuite, en sortir s'est s'exposer, se retrouver hors de la protection de la canopée des bons sentiments qui sont de fabuleux faire-valoirs pour justifier nos actes sans réfléchir. Sortir de l'ordinaire nécessite de penser, chose que peu de monde accepte de faire. Faut croire l'effort conséquent.
Je conseillerais les romans de Christian Bobin (notamment "Geai" ou bien "Tout le monde est occupé" qui sont des récits, "Autoportrait au radiateur" pour un pseudo recueil de pensées), pour leur lumière et leur fraicheur hors du commun, les romans de Shan Sa (tous sont parfaits, bien que j'aie une préférence pour "Les conspirateurs", "Impératrice" ou même encore le très connu "La joueuse de go") pour leur violence et leur esthétique mordantes, les romans de Philippe Delerm ("Autumn", "Sundborn ou les jours de lumières" qui sont de "vrais" romans, "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" pour un recueil de moments simples et vrais, très joliment décrits) pour leur grâce tirée d'une époque d'antan qui se prolonge de nos jours dans ses pages magnifiques.
Voilà ceux que moi je conseille à tous, pour leur beauté des mots, pour leur véritable empreinte.
Mais ils ne sont pas les seuls et les choix divergent d'une personne à l'autre...
2 villes de J Edgar Wideman. il est afro-américain; du coup il en change son écriture (usage différent de la ponctuation) afin de comme il l' affirait dans une interview "décoloniser" le langage.
l' histoire est superbe (un autre de ses romans, Hiding Place, tout autant).
Un auteur récent au style particulier; Régis de Sa Moreira notamment avec son mari et femme.
2666 de Roberto Bolano